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Blog de Fabien

20 mai 2008

Sixième jour à Cannes

Les journées se suivent et ne se ressemblent pas !

Au programme aujourd'hui, rencontre avec le producteur Christophe Rossignon, visionnage du film suédois "Involontaires", présence dans le public du grand journal (avec la sublime Monica Belluci, Gilles Gabriel alias Alain Chabat, Julien Doré, Eva Herzigova, Judith Godrèche et Elsa Pataki), cinéma de la plage avec la projection du film "Je suis un évadé" de Melvyn Leroy dans un transat face à la mer et fin de soirée incroyable (je ne dirais pas où !) avec quelques jeunes di Prix de la Jeunesse à boirze un verre à côté d'une table composée de Jude Law, Salma Hayek, Sean Penn, Alfonso Cuaron, Walter Salles et Emir Kusturica ! Très honoré Jude d'avoir vu te serre la main !

Quelques papiers (précisions : je l'ai écrit en rentrant à l'hotel entre 3H et 4H du matin donc difficile d'être très productif !)

 

La GENIALE conférence de Christophe Rossignon (producteur) :

PICT0191 Christophe Rossignon (à gauche)

Christophe Rossignon : un producteur libre et éclectique

A la maison des associations de Cannes, les 60 jeunes sélectionnés par le ministère de la Jeunesse pour le Prix de la jeunesse ont eu la chance de dialoguer avec Christophe Rossignon, le producteur à succès de La Haine, Irréversible, Une hirondelle a fait le Printemps ou Je vais bien, ne t’en fais pas. Sans faux-semblant et avec beaucoup de générosité, il s’est livré à une explication de son métier, dont le grand public ignore souvent en quoi il consiste. Son parcours a fait rêver la jeune assistance qui se tenait devant lui et qui n’a pas hésité à lui poser les questions qu’ils avaient sur le cœur.

Des lunettes noires fumées pour éviter d’être aveuglé par les projecteurs, voilà peut-être le seul indice qui laisserait penser que Christophe Rossignon est quelqu’un qui appartient au monde du cinéma. Et c’est peu dire qu’il l’est. Nabab de Mathieu Kassovitz ou Gaspard Noé, il a su mettre à profit ses qualités relationnelles et sa passion pour le 7ème Art en devenant producteur. Récompensé par le Prix de la jeunesse il y a plusieurs années avec « L’odeur de la papaye verte », il a répondu présent avec un plaisir non-dissimulé à cette rencontre qui le confrontait aux jeunes représentants la nouvelle génération du cinéma.

Son métier n’est pas simple à définir. Christophe Rossignon s’explique : « On ne peut ignorer l’aspect business. Dans un film, il y a beaucoup d’argent en jeu. La culture ne peut pas être gratuite ! » Au-delà de l’aspect financier s’ajoute également une part artistique. Un producteur doit accompagner le projet du réalisateur, « véritable conteur d’histoire ». Une complicité doit naître entre un producteur et son réalisateur. « Le producteur doit avoir le recul nécessaire pour faire avancer le travail du réalisateur ».

Christophe Rossignon ne se cache pas non plus d’être un chef d’entreprise. « J’ai neuf salariés avec moi ». Le producteur a un rôle de la naissance du projet jusqu’à sa sortie en salle. Il doit promouvoir ses long-métrages pour les faire exister parmi l’encombrement des films en France (près de 15 sorties hebdomadaires sur l’hexagone).

Je fais les films que je veux

Pour le producteur de « Azur et Asmar », une chose est primordiale dans son métier : « la liberté ». Le jour où il ne l’aura plus, il arrêtera. Christophe Rossignon dit n’agir que sur des coups de cœurs. Tout est instinctif. Le cultissime « La Haine » en est l’exemple type. Le film est né du fruit d’un fait divers, d’une réaction sur le vif. L’écriture et le tournage se sont fait dans la foulée. Il en résulte une œuvre qui a bercé toute une génération et qui fait figure de référence en tant que film dit « social et politique ». Des mots que Christophe Rossignon revendique, mais dont il veut faire comprendre qu’ils ne sont pas le moteur de ses envies. « Dans un film, on y retrouve mes goûts et mes couleurs, mais aussi mes limites. J’aime aussi faire du divertissement et de la comédie ! Je ne fais pas de film de société, je produis avant tout du cinéma ».

Un film également incontournable de part la polémique que sa sortie avait généré lors de sa présentation à Cannes, « Irréversible » de Gaspard Noé. « Tout le monde me disait que j’allais droit dans le mur avec ce film, mais moi j’adore qu’on me dise ça ! » La scène insoutenable du viol de dix minutes à la fin du film a été l’objet de longues conversations en le réalisateur et son producteur. Gaspard Noé l’a voulait ainsi, car c’est un événement qui le touchait personnellement. Sa sœur avait elle-aussi été victime d’un viol. Pour Christophe Rossignon, il était dès lors impensable de ne pas accompagner ce réalisateur controversé dans sa démarche.

Le producteur est l’intermédiaire incontournable pour les jeunes réalisateurs. Rossignon avoue à regrets que produire des premiers films n’est plus de son ressort. Il multiplie les projets et se doit même de refuser des films de Audiard, faute de temps. Toutefois, il donne un conseil à ceux qui leur en demandent un : « N’écoutez jamais les conseils ! » Voilà qui à le mérite d’être clair. De même quand on lui demande de parler de son expérience qui pourrait servir aux jeunes passionnés de cinéma, il ressort une formule qu’il apprécie : « L’expérience est un parapluie qui n’abrite que celui qui le porte ». En clair, chacun doit avoir le sien et se nourrir des échecs qu’il subit. Pour réussir quand on est un jeune réalisateur, il faut se trouver un complice qui a les mêmes envies que soi. La tâche est ardue, mais le modèle de réussite de Christophe Rossignon peut laisser des espoirs à ceux qui un jour voudront se faire leurs films. Et pas seulement en rêve.

Critique de "Involontaire" :

 

De ofriviligia (Involontaires) de Robert Oslund. Long-métrage suédois présenté dans la catégorie Un Certain regard et sélectionné dans la catégorie de la caméra d’or, « Involontaires » est un film chorale qui raconte les dérapages que rencontrent avant l’été pléthore de personnages. Leffe, par exemple, aime jouer l’imbécile pour ses amis et faire des blagues salaces, notamment quand il a bu. A l’école, une maîtresse est trop zélée : elle trouve que ses collègues ont besoin d’un peu d’instruction. Et puis il y a ces deux adolescentes qui aiment faire des photos sexy et faire la fête.

Prenant le parti pris de traiter ses différentes scènes avec légèreté et humour, le jeune réalisateur suédois se fait le conteur de vies qui basculent dans les limites et les excès du politiquement correcte. Dire que Robert Oslund dresse un tableau de ses personnages n’est pas se tromper. A double titre, en effet, puisque toutes ses scènes sont des plans séquences où la caméra reste immobile. Et le pari de cette mise en scène est réussi. Elle apporte une sensation de voyeurisme pudique qui plonge le spectateur dans le film et l’implique directement dans l’histoire. Il y a une part de mystère, une envie de voir ce qui se passe au-delà du champs de la caméra qui intrigue et nous identifie tout de suite à la personnalité des acteurs de ce théâtre de vie. Malgré un intérêt inégal pour certains personnages (toutes les scènes, où le père de famille blessé à l’œil par un artifice apparaît, sont d’une inutilité exemplaire), le film réussit néanmoins à maintenir une attention quasi-constante. Peu de temps morts, beaucoup d’humour distillé savamment ici et là, des comédiens impliqués et appliqués. « Involontaires » est une jolie découverte de ce que le cinéma suédois peu apporter.

Note : 7,5/10

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Au grand journal, Michel Denisot et Ariane Massent-Frederic Beigberder (de dos)

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Les cinemas de la plage

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Quelques compagnons du Prix de la Jeunesse... Et pas loin de là, Sean Jude, Salma, Emir et les autres...

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20 mai 2008

Cinquième jour à Cannes

Difficile de tenir un blog au jour le jour !!! Ici, pas le temps de s'ennuyer entre les films, les projos et les soirées ! Voilà malgré tout quelques papiers sur ma journée de dimanche. Prmemier jour avec mes 60 compagnons du Prix de la jeunesse et c'est tout simplement excellent de retrouver des jeunes qui partagent la même passion pour le Cinéma !

A peine ai-je eu le temps de poser mes valises à l'hotel que déjà on nous propose d'aller monter les marches pour voir un film en compétition à 16H (pas besoin de somking pour monter les marches à cette heure, seulement pour les séances su soir !

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Moi, Alberto (Italie) et Igma (Estonie) sur les célèbres marches rouges

Critique de Serbis :

Serbis de Brillante Mendoza : C’est sûrement le film de la Sélection officielle qui prouve que Cannes aime les films qui ne cherchent pas à plaire au grand public. Dérangeant, cru, érotique et même parfois pornographique (fellation en gros plan et tutti quanti…), le long-métrage du réalisateur philippin à tout pour faire parler de lui. Pourtant, s’il dérange sur le moment, force est de constater que son souvenir disparaît une fois la projection terminée. On ressort mitigé avec une migraine dont le parti pris d’un film entièrement tournée à l’épaule explique. Très vite, les plans se ressemblent et l’ennui guette. L’histoire de Serbis ? C’est peut-être là aussi le problème, elle tient en deux lignes. Il s’agit du portrait du famille qui tient un cinéma au Philippines. Un cinéma pour adultes qui devient le théâtre de dérives sexuelles pendant ses projections. Le reste : conflits de familles en tout genre dont où l’on peine à s’y retrouver.

S’il est indéniable que le film bénéficie d’un réalisme indéfectible, certaines scènes sont parfois là sans qu’on en sache vraiment la cause. L’explosion d’un furoncle pendant une minute par exemple n’a pas grand intérêt, si ce n’est celui de détourner la tête. Après tout, certains apprécient… Serbis est donc fut qui ne réussit pas son pari même s’il bénéficie d’une générosité évidente de son réalisateur. Mais le résultat est confus. On décroche facilement et seuls les moments les plus sulfureux parviennent à retenir l’attention. Les comédiens font ce qu’ils peuvent pour nous émouvoir. L’amateurisme trop voyant de certains plombent la performance réussie des autres. Serbis est un rendez-vous manqué, mais il mérite d’exister.

Note : 4/10

Suite de la soirée avec le film de Wong-Kar-Wai en selection hors-compétion. Grand monsieur du cinéma à qui j'ai pu serrer la main. Grand moment !

Compte-rendu de la soirée Wong Kar Wai :

 

Evénement sur la Croisette dimanche soir ! Non, il n’a ni fouet, ni lasso, mais c’est une figure incontournable du cinéma. Il n’y avait donc pas qu’Indiana Jones sur la croisette en ce 18 mai. Wong Kar Wai (My blueberry Nights, In the mood for love, 2046...) a lui aussi fait honneur de sa présence. Il était venu présenter une deuxième version de son film « Ashes of time redux » (Les cendres du temps redux) salle Debussy. C’est peu dire que l’accueil fut chaleureux lors de son arrivée sur scène, accompagnée de l’équipe du film. L’homme aux lunettes noires a tenu à parler en chinois avant de s’exprimer en anglais. Il a également tenu à faire respecter une minute de silence en mémoire des victimes du séisme en Chine. Minute de silence complète qui en a même duré plus de trois.

A l’image de Coppola remontant une nouvelle version d’ « Apocalypse Now », Wong Kar Wai a donc allongé son film initial de près d’une demi-heure. « Ashes of time redux » peut donc être considéré comme le film le plus abouti du metteur en scène (lui qui s’est d’ailleurs rendu célèbre pour présenter ses films montés à la toute dernière minute. Le long-métrage évoquant des histoires d’amour oniriques dans la chine historique ressemble donc à une fable sur la mémoire et les sentiments amoureux. Mais il est surtout prétexte à démontrer le talent de son réalisateur. On y retrouve le Wong Kar Wai qu’on aime. Où chaque scène a sa raison d’être. Chaque plan recèle sa part d’inventivité. Magnifié par une lumière de son fidèle collaborateur Christopher Doyle (présent lors de la présentation du film), le long-métrage est une leçon de mise en scène.

L’histoire importe un peu au final. On ressort après deux heures de film avec le sentiment d’avoir assisté à une peinture vivante plus qu’à une fresque historique. Les scènes de combats sont le parfait exemple du talent de Wong Kar Wai pour innover et surprendre. Côté musique, elle est évidemment omniprésente tout au long du film et sert à la narration de l’histoire où les dialogues se font rares. Les sonorités asiatiques sont là, mais elles retiennent moins l’attention que les envolées de violons illustrant les scènes finales. Wong Kar Wai a prouvé une nouvelle fois qu’il était un conteur hors pair et qu’il avait suffisamment de recul sur son film pour pouvoir le retravailler et le sublimer.

Après la projection du film, le réalisateur s’est adonné à quelques photos et autographes avec une disponibilité et une chaleur qu’on lui connaissait peu. Humble et souriant, Wong Kar Wai a illuminé par sa présence cette nuit cannoise. Et il faudrait bien plus qu’un Indiana Jones pour l’éclipser.

Wong_kar_wai Monsieur Wong Kar Wai

18 mai 2008

Synopsis : A l'origine, Abel et Junon eurent deux

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Synopsis :

A l'origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d'une maladie génétique rarissime, le petit Joseph fut condamné à subir une greffe de moelle osseuse. Sa soeur étant incompatible, ses parents conçurent un troisième enfant, Henri, dans l'espoir de sauver Joseph. Mais Henri, lui non plus, ne pouvait rien pour son frère - et Joseph mourut à l'âge de sept ans.
Malgré la naissance d'un petit dernier, Ivan, la famille Vuillard ne se remet pas des conséquences de ce traumatisme. Plusieurs années ont passé, et les relations sont plus que jamais tendues entre ses différents membres, notamment entre Elizabeth, chef de famille autoritaire et responsable, et Henri, marginal cynique qui partage sa vie entre les femmes et l'alcool. Une dispute entre ces derniers provoque l'éclatement définitif de la cellule familiale. Écrasé par les dettes, Henri est " banni " par sa soeur, qui le prive ainsi de la compagnie de son neveu Paul - un adolescent torturé qui souffre de graves problèmes psychologiques. Henri garde néanmoins contact avec Ivan et sa femme Sylvia, ainsi qu'avec son cousin Simon.
De son côté, Junon apprend qu'elle est rongée par un cancer et qu'à son tour seule une greffe de moelle osseuse peut la sauver. Il lui faut par conséquent trouver un donneur potentiel parmi les membres de sa famille. Enfants et petits-enfants se mettent chacun à effectuer les tests mais, au final, seules deux personnes se révèlent compatibles : Paul et Henri. Noël approche. Toute la famille se réunit pour trois jours dans la grande maison parentale à Roubaix ...

Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin : Premier film français de la Sélection Officielle présenté à Cannes, le nouveau Desplechin est fidèle à lui-même avec ce portrait alambiqué et dense de la famille Vuillard. Il retrouve pour l'occasion une très grande partie du casting de "Rois et Reines" (Deneuve, Amalric, Devos, Girardot, etc...). Ce "Conte de Noël" est une fable condensée de tous les troubles et tourments que peuvent connaître une famille. Ceux des Vuillard se révèlent plus complexes qu'il n'y paraît. Un constat indéniable : Desplechin s'est parfaitement mettre en valeurs ses acteurs, ses personnages et son histoire. Il maîtrise du début à la fin les relations ambigües qu'ils entretiennent entre eux (la relation frère et soeur de Mathieu Amalric/Anne Consigny est un modèle du genre !).

  La longueur du film - 2H30 - nuit quelqu'un peu à la limpidité du récit, surtout que chaque scène apporte son lot de rebondissements. Mais, ce petit bémol s'efface assez rapidemment grâce à la prestation parfaite des comédiens (Anne Consigny, notamment et Mathieu Amalric comme il en a pris l'habitude désormais) et à ses dialogues ciselés. Arnaud Desplechin est un réalisateur méticuleux et sa mise en scène particulièrement soignée prouve qu'il n'usurpe pas sa place dans la Sélection de cette année (et qu'il reviendra dans les années qui suivent). A noter également une musique "classieuse" de Grégoire Hetzel habilement utilisée tout au long du film et qui sert à merveille l'ambigüité du film. "Un conte de Noël" est une belle confirmation du talent de son réalisateur et de la jolie forme du cinéma français.

Note : 7,5/10

18 mai 2008

Quatrième jour à Cannes

Déjà quatre jours sur la croisette et je ne vois pas le temps passer ! Encore des projections, toujours des stars au détour d’un couloir, d’une conférence ou près d’un plateau TV. Et une invité surprise ! La pluie… Les parapluies sont de sortie, ils ont remplacé les parasols. Mais il en faudrait plus pour gâcher la fête. Demain, premier jour officiel avec les 60 autres jeunes du Prix de la Jeunesse ! Enfin, je pourrai profiter des nuits cannoises sans devoir prendre mon train pour Nice ! (ce qui m’a fait rater une montée des marches des soirs pour le film « Chaser » car il finissait trop tard pour que je prenne mon train !!!). Mais bon, il y a beaucoup plus grave que rater une montée des marches (quoique à Cannes, à voir la réaction de certains festivaliers, c’est à se demander ?!!). Bref, la semaine qui vient s’annonce riche, intense et folle ! 60 jeunes de toute l’Europe qui débarquent sur la Croisette, assoifée de cinéma ! Ca risque d’être une aventure énorme !!

Au passage, j’ai eu quelques précisions sur ma future montée des marches. Ce sera jeudi soir pour la présentation du film « Adoration » d’Atom Egoyam, et c’est peu dire que cette date me ravit !!

Sinon, aujourd’hui, j’ai réalisé un rêve de gosse. J’ai eu la chance de pouvoir croiser Harrison Ford. L’acteur qui (avec Kevin Costner) m’a fait aimer le 7ème Art. Et j’espère bien revoir Mister Indiana Jones demain, avec cette fois-ci photo à l’appui…

Ci-dessous, quelques photos qui me font dire que j’ai de la chance.

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Penelope Cruz, croisée sur une terrasse du Palais

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Woody Allen et son actrice Rebecca Allen, croisés sur la terrasse aussi !

17 mai 2008

Troisième jour à Cannes : J'ai pu assister à deux

Troisième jour à Cannes :

J'ai pu assister à deux autres films en compétition, après  "Blindness" jeudi.

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Waltz with Bashir de Ari Folman : Dessin animé et documentaire sur la guerre au Liban, le film est dans la veine d'un "Persépolis". Les propos sont forts, les images qui les illustrent sont brutes. Le montage est vif, la musique rythme parfaitement le long-métrage. La scène introductive avec les chiens est efficace néanmoins, le film essoufle à cause d'une succession trop rapide des idées et du message que Ari Folman veut developper. Il n'en demeurre pas moins une film d'animation intelligent dont l'universalité du thème qu'il met en avant (la guerre) ne peut qu'interpeller.

Note : 7/10

Leonera de Pablo Trapero : Le film raconte l'histoire d'une jeune femme de Bueno Aires accusée d'un meurtre et qui se retrouve incarcérée dans une prison spéciale pour jeunes mères en attente de son procès. Elle y donne naissance à son fils et doit le voir grandir dans cet univers carcéral féminin... Après une épidemie de cécité qui condamne le monde à sa perte et la guerre du Liban, le troisième thème du film en compétition en sélection officielle est emprunt de gravité lui-aussi. L'ère du temps qui veut ça, sans doute. Paranthèse refermée, "Leonera" est avant tout une réussite. Derrière le drame social se cachent une mise en scène soignée et un casting feminin irréprochable (comme quoi Almodovar n'a pas le monopole). Martina Gusman survole ce film où elle se met à nue (au sens comme au figuré) et donne tout. Métamorphosée physiquement et moralement jusqu'à la fin du long-métrage, elle offre une performance qui pourrait bien la faire revenir un certain 25 mai... Pablo Trapero impose un réalisme saisissant à "Leonera" et touche le spectateur à travers les relations compliquées qu'établissent tous ses personnages entre eux. Un très beau film, en somme. Sans fausses pudeurs.

Note : 8/10

Blindness de Fernando Mereilles : voir critique plus bas.

Note : 8,5/10

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17 mai 2008

Troisième jour à Cannes

Sean Penn inaugure la "Séance du Président du Jury"

  C'est une première pour le Festival de Cannes. Elle est même "historique", selon les mots de Thierry Frémeaux. La Séance du Président du Jury s'est déroulée vendredi soir dans la salle du Soixantième en présence de Sean Penn. Le film présenté était à son image : fort et engagé. "The third wave" est un documentaire d'Alison Thompson qui retrace le parcours de quatre volontaires indépendants et inexpérimentés, partis pour le Sri Lanka aider le pays ravagé par le tsunami. Un documentaire conventionnel, mais réussi, qui fait cruellement écho à l'actualité suite au cyclone en Birmanie et au séisme chinois.

  Avant de pouvoir accéder à la salle de projection, les spectateurs badgés ont du patienter longuement dans les légendaires files d’attente cannoises sous une pluie fine et inhabituelle. 400 places à l'intérieur, les deux-tiers déjà réservés. C'est peu dire qu'il fallait arriver tôt pour pouvoir s'asseoir aux côtés de Mister « Into the wild ». Pour assister à cette première du documentaire, les stars ne s'étaient pas fait prier. Notons entre autres la présence de Faye Dunaway et l'ensemble du Jury (Natalie Portman, Alfonso Cuaron, etc...). Et qui dit documentaire à Cannes, dit Michael Moore. L'homme à la palme d'Or avait répondu à l'invitation. Et qui dit cause humanitaire, dit Bono. Le chanteur de U2 a lui aussi pris place dans la salle, visiblement très heureux d'être là.

  Après une présentation de la soirée par Thierry Frémeaux, Sean Penn s'est exprimé avec la classe et la sobriété qu'on lui connaît. Il a laissé s'exprimer ensuite Petra Nemcova, la femme qui lui a fait découvrir "The third wave". Le tsunami Sri Lankais a pris la vie du fiancé de cette jeune femme qui a expliqué son combat pour l'association Happy Hearts Fund (association venant en aide à la population sri lankaise).

  Le point fort du documentaire réside essentiellement dans le caractère bien trempé de ses quatre bénévoles. "The third wave" parvient (surtout dans sa deuxième partie) à ne pas dresser un portrait trop élégiaque du travail de ses volontaires au grand coeur venus des quatre coins du monde, ni même des victimes du tsunami. Conflits culturels, incompréhensions face au us et coutumes de chacun, carence alimentaire, jalousie, dons humanitaires mal ou pas redistribués, manque de soutiens. Tout y passe. Le documentaire trouve le juste milieu pour ne pas tomber dans la propagande politique ou l'idéalisme humanitaire. On ressort de la projection avec une admiration sincère pour ses bénévoles de l'inconnu. La standing ovation, à laquelle ils ont eu droit pendant le jeu des questions-réponses auquel ils se sont prêtés après le film, fut amplement mérité.

  S'il n'y avait qu'une chose à retenir de ce documentaire, ce serait sa conclusion : "Everyone is needed" (Tout le monde a un jour besoin de l'autre). Saluons le Festival pour cette séance du président du Jury qui s'annonce à présent comme un rendez-vous incontournable. Une séance qui permet au président cannois de mettre en lumière un film qui lui tient à coeur. "The third wave" a l'esprit Sean Penn. Indéniablement.

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  Thierry Frémeaux et Sean Penn lors de la présentation de "The third wave"

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Les quatre bénévoles de "The third wave" (en robe rose, Alison Thompson)

16 mai 2008

Quelques photos en passant...

Angelina_Jolie_et_Dustin_Hoffman      Angelina Jolie et Dustin Hoffman

Jack Black is Kung Fu Fighting              Jack_Black

Eva_Longoria Eva Longoria, une Desperate Housewife à Cannes

Jean-Claude Van Damme, plus aware que jamais !    Jean_Claude_Van_Damme

16 mai 2008

Cinéma de Plage :

Concert de "Nadara" sur la plage de Cannes.

Premier soir pour les Cinémas de la Plage. Le groupe hongrois "Nadara" ouvre le Festival en musique dans une soirée dédiée au monde tsigane au cinéma. Les transats sont installés sur les plages cannoises, non loin du Palais des Festivals. Les curieux se précipitent pour être aux premières loges. Mais, rien ne sert de courir, il y aura de la place pour tout le monde.

  Le concert débute en fanfare au son des violons, de l'accordéon ou du saxophone. Le florilège tsigane nous emmène directement en Roumanie ou Hongrie. Si on fermait les yeux, on se laisserait entraîner dans l'univers cinématographique d'un Tony Gatlif ou Emir Kusturica. Les musiciens se démènent, on se laisse facilement contaminer par cette euphorie en battant dans les mains. Pas trop non plus, Cannes doit se rôder avant de chavirer dans une frénésie transylvanienne.

  Le timbre de la chanteuse (enceinte et sur scène malgré tout !) apporte un souffle léger sur la plage où le soleil disparaît au loin. Dans leurs costumes folkloriques, les danseurs et danseuses se chargent  (sans difficultés) d'impressionner les spectateurs. Ceux confortablement installés dans leur transat comme ceux qui sur la Croisette s'arrêtent quelques minutes pour écouter. Moins d'une heure plus tard, le voyage au pays de Kusturica prend fin. Place au film sur grand écran en plein air. Ce soir, c'est "Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn. Des tsiganes à "Bonnie and Clyde", c'est tout un pan du 7ème Art. Peu importe. Cannes n'est un un cinéma. Il est LE cinéma.

16 mai 2008

Deuxième jour à Cannes

Critique de "Blindness" de Fernando Mereilles (1er film en compétition officielle) :

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Nouveau coup de maître de Mereilles

  Le Festival de Cannes frappe fort d'entrée avec son film d'ouverture "Blindness" de Fernando Mereilles. Première claque visuelle qui donne le ton d'une sélection prometteuse.

"Blindness" raconte l'histoire d'individus se retrouvant atteint de cécité. Cette cécité se révèle très vite contagieuse. Ironie du sort, l'une des premières victimes est un ophtalmo (Mark Ruffalo, parfait). La panique se répand en ville. Les victimes se multiplient. Les aveugles sont mis en quarantaine dans un centre reculé, dépouillé, répugnant, où des hommes armés n'hésitent pas à tirer au moindre écart. Plongé dans une cécité qui laissent les malades dans une lumière blanche, les condamnés doivent s'organiser pour se rationer, cohabiter et vivre. Seule la femme du médecin (Julianne Moore) n'est pas touchée par le fléau dans cette caserne où elle a suivi volontairement son mari. Ses yeux seront les yeux qui témoigneront du chaos qui règne dans le centre.

Crépuscule de l'âme humaine

  Le réalisateur brésilien de "La cité de Dieu" s'est attelé avec "Blindness" a un sujet fort qui pourrait susciter la controverse. Ses personnages principaux, tous anonymes, basculent du jour au lendemain dans un monde sans images. Mereilles les met en scène avec talent, utilisant une lumière blanche magnifiée. Mais c'est en montrant la perte de l'humanité des hommes face à l'épreuve qu'ils vivent que le film réussit son pari. Conflit de pouvoir, tentative d'assassinat, égoisme, corruption, vol. Tout y passe. Les hommes ne sortent pas grandi du portrait qui leur est dressé. Il les montre incapables de faire face à l'inconnu et dévoile le crépuscule de l'âme humaine. C'est l'un des points communs parmi ceux qui rapprochent "Blindness" du génial "Les fils de l'homme" d'Alfonso Cuaron (réalisateur mexicain membre du Jury cette année).

Sublime Julianne Moore

  Porté par un casting impressionnant, le film révulse avec ses scènes de viols (Gael Garci Bernal, fou dément), nous fait sourire avec certaines péripéties dues à la non-voyance et émeut lors de son final. Si l'on peut reprocher à "Blindness" un dénouement trop artificiel, il reste que le film ne laisse pas indifférent. Il s'inscrit déjà parmi les prétendants sérieux pour la Palme d'Or. Et puis, comment ne pas finir sans parler de Julianne Moore (déjà dans "Les fils de l'homme"). Sublime témoin de ce monde chaotique, elle illumine le film par sa grâce et son talent. Une présence hypnotique. A l'image du film.

L'équipe de Blindness lors du photo-call :

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15 mai 2008

Premier jour à Cannes.

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Voilà, ça y est ! J'ai mon accrédidation en main (ou plutôt autour du cou) ! Cannes n'attend plus que moi (ou alors c'est sûrement l'inverse...). Par l'intermédiaire de ce blog, j'essaierai de faire partager un peu de ce que je vis à Cannes après ma sélection parmi les 60 jeunes accrédités pour le Festival par le Ministère de la Jeunesse dans le cadre du "Prix de la Jeunesse". Le manque de temps ne me permettra peut-être pas toujours de rédiger un compte-rendu de chaque journée, mais j'essaierai malgré tout. Par ailleurs, le blog mêlera compte-rendu personnel de mes dix jours cannois ainsi qu'article, interviews ou portraits purement journalistiques.

Officiellement, tous les invités pour le Prix de la Jeunesse arrivent dimanche. Mais, habitant à Nice, j'ai l'immense chance de pouvoir  profiter dès aujourd'hui de ce que peut offrir le festival. Paillettes, stars, et bien sûr, films !!!

  Aujourd'hui, c'était avant tout une immersion dans le bain cannois, un premier contact avec la Croisette et une recherche de mes premiers repères dans le Palais du Festival. Ma première impression en arrivant devant les marches de ce palais fut de remarquer justement que " le plus grand festival du monde " ne faisait pas défaut à sa réputation. Tout y était. Comme à la TV. Hystérie d'une foule massée aux abords du tapis. Folie de ceux qui cherchent à trouver le trou de souris parmi les hordes de photographes et de personnes de la sécurité dans l'espoir d'apercevoir, le dos, l'épaule ou les oreilles d'un Sean Penn ou d'une Julianne Moore. En un mot, c'était plutôt déroutant. Néanmoins, la bonne humeur est là parmi les badauds. On retrouve les habitués, aux premières loges avec les chaises et escabeaux. On retrouve également ceux qui affirment " ne pas du tout s'intéresser aux stars " mais qui, comme par hasard, arrivent inopinément au moment où la cérémonie d'ouverture doit avoir lieu. Mauvaise foi quand tu nous tiens !

Autre constat à peine arrivé. Une impresssion de déjà vu. Ou plutôt de déjà entendu. " C'est qui ? C'est qui ? " Une phrase que se trouvent sur toutes les bouches, à chaque coin de rue, derrière chaque palmier. A peine aperçoit-on un smoking ou une belle robe que déjà la question se pose. Il serait dommage de rater LA star ! Ce soir, Cannes a gâté son public : Cate Blanchet, Julianne Moore, Natalie Portman d'un côté, Gael Garcia Bernal, Danny Glover, Dennis Hopper ou... Guy "Nestor Burma" Marchand de l'autre !

  En ouverture, le jury (très classe cette année) a eu droit de voir le premier film qu'il devra juger : "Blindness" de Fernando Mereilles (film que je dois voir demain normalement et dont j'essaierai de faire une critique ici-même).

  Sinon, qu'ajouter de plus en cette heure tardive si ce n'est qu'il n'est pas désagréable de s'arrêter en fin d'après-midi près du Martinez ou l'équipe du "Grand Journal" de Michel Denisot à poser ses valises. En passant par là, j'ai eu le plaisir de voir Jack Black joué de la guitare, Lucy Liu de l'accordéon et Dustin Hoffman offrir des gâteaux ou public de Canal +. C'est aussi ça Cannes...

  Sur la croisette, à peine les premiers rayons du soleil commencent à disparaître que les night-clubs sur la plage battent le plein. Mercredi, the place to be, c'était la soirée Chopard. Soirée au cours de laquelle la concurrence de la gente féminine pour savoir qui avait la plus belle robe était plutôt amusante. Victoire par chaos de Cate Blanchett. Les autres, vous pouvez disposer.

Le premier jour fut donc plutôt dense et plutôt strass et paillette. Demain, les choses sérieuses commencent avec les premiers films. Entre ces films, il y aura des rencontres impromptues, des anecdotes et beaucoup d'autres choses que je tenterai de faire revivre sur ce blog.

Je déclare ouvert mon premier blog du 61ème Festival de Cannes !

F.M.

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